<< Les ailes japonaises en guerre >> M. Okumiya, J. Horikoshi, M. Caidin

Première partie

7 août 1942

- Guadalcanal. Un nom, un simple nom. Nous ne savions même pas ce que c'était. Une île, une base militaire, une appellation conventionnelle peut-être ?, Lorsque les Américains y débarquèrent nous n'en avions jamais entendu parler. C'était quelques heures avant que dans le monde entier, des gens déployassent ta carte du Pacifique sud pour y chercher ce minuscule îlot. Ni les communiqués américains, ni les communiqués japonais n'en avalent fait mention. Les informations radiophoniques n'avaient jamais encore cité ce nom. voué à la célébrité internationale.

A Rabaul, à l'extrémité orientale de la Nouvelle-Bregagne, le ciel était dégagé. Pas la moindre brise pour troubler la tranquillité générale et atténuer l'énorme chaleur. La baie de Simpson constituait comme un grand lac, à la surface figée, vaste miroir reflétant l'azur. Des collines très boisées l'entouraient complètement, ne laissant qu'un accès, ouvrant à l'Est. Sur la côte nord-est, des filets de fumée blanche montaient du cratère d'un volcan, momentanément inactif, et les rayons du soleil l'irisaient.

Les flancs de ce volcan se perdaient, vers le bas, sous les épais feuillages de la jungle, sauf au pied de la face sud. Là, on avait fait disparaître la végétation pour dégager une étroite bande de sol, orientée est-ouest. C'était la piste basse de Rabaul. A Vunakanau, au sommet d'un plateau très élevé, on avait pratiqué une autre clairière allongée. C'était ta piste haute de Rabaul.

En contraste accusé avec la tranquillité du paysage et avec l'étouffante chaleur, un groupe de jeunes hommes, lourdement vêtus, se tenaient devant une baraque d'aspect indescriptible, au bord septentrional de la piste de décollage des chasseurs. Dans ce pays où les corps ruisselaient de sueur même sous une légère chemise estivale, leurs épaisses combinaisons de vol leurs bottes, leurs étranges gilets de sauvetage et tout leur pesant équipement, détonaient extraordinairement. Leurs étuis en cuir, bien huilés, renfermaient des revolvers.

C'étaient les pilotes de chasse du Corps Tainan, récemment arrivés de Bali. J'étais l'un d'entre eux. un chef de section. Depuis notre venue à Rabaul nous avions eu à faire face aux aviateurs américains et australiens basés à Port-Moresby, en Nouvene-Guinée. Ce matin-là, cependant, nous ne devions pas nous rendre au-dessus de cette ville, comme à l'habitude, mais attaquer le terrain de Rabi, sur la baie de Milne, à l'extrémité méridionale de la grande île.

Les pilotes parlaient avec enthousiasme de leur nouvelle mission. " Peut-être aurons-nous un grand combat, aujourd'hui ", disait l'un. " Je suis sûr de remporter une victoire! " s'exclamait un autre. Tout naturellement, nous avions le plus vif désir d'engager les chasseurs ennemis. Les résultats obtenus avec nos Zéros étaient si exceptionnels que nos adversaires paraissaient ouvertement redouter notre apparition et se dérobaient même, parfois.

Pendant que nous vérifiions mutuellement notre équipement et que nous prenions les ultimes dispositions pour décoller, afin d'escorter les bombardiers chargés d'assaillir Rabi, un planton traversa nos rangs en courant, apportant un télégramme. Le contenu de celui-ci souleva une sensation manifeste parmi nos officiers. Nous vîmes le capitaine de vaisseau Masahisa Saito, notre chef, Yasuna Kozono, son chef d'état-major, et le capitaine de corvette Tadashi Nakajima, chargé de conduire l'attaque du jour, se rassembler autour d'une grande carte, hâtivement déployée sur la table. Nous tendîmes l'oreille et perçûmes les mots de Guadalcanal et Tulagi, complètement inconnus de nous.

- Où se trouve Guadalcanal ? me demanda le second-maître Hatori, pilote du second chasseur de ma section.

- Je n'en sais absolument rien.. répondis-je. Quelqu'un connaît-il l'emplacement de Guadalcanal ? demandai-je à mon tour à ceux qui m'entouraient.

Pas de réponse. Seulement des hochements de tête.

- Personne ne le sait, reprit Hatori. Ce ne peut donc pas être très important.

Mais les officiers avaient pris un air grave. L'un d'eux sortit de la salle des opérations et ordonna aux pilotes de s'aligner. Puis le commandant Saito parut à son tour.

- Ce matin, à 5 h 25, nous dit-il, des forces ennemies très importantes sont arrivées sur la rade de Lunga, dans l'île de Guadalcanal. Celle-ci est la seconde à partir de l'extrémité sud de l'archipel des Salomon. Tulagi, devant l'ile de Florida, au Nord-Est de Guadalcanal, a été également attaqué.

" Nos sapeurs avaient entrepris la construction d'une piste d'envol à Guadalcanal. Nos unités aériennes de Tulagi sont gravement menacées. Le gros du Corps Yokohama, de la 25e Flottille, s'y trouve. En outre, au moment de l'attaque, il y avait une dizaine de grands hydravions et dix hydravions de chasse

- " La situation est extrêmement sérieuse. Nos forces navales, opérant dans le secteur de Rabaul, ont reçu l'ordre d'intervenir sans délai, en bloc, pour repousser à tout prix ce débarquement des Américains. " Le commandement Saito marqua un temps d'arrêt avant de reprendre :

- Il est ordonné à nos escadrilles de chasse d'escorter les bombardiers moyens qui vont attaquer les navires ennemis. Certains groupes de chasseurs les précéderont pour attirer leurs similaires américains loin des points de débarquement. " Il y a environ 560 milles nautiques d'ici à Guadalcanal. Jamais vous n'avez encore eu à opérer à si grande distance. Il faudra tirer le maximum de vos appareils. Je demande à chaque pilote de tout faire pour réduire la consommation d'essence. "

Il avait fini. Comme nous étions prêts à partir, il suffisait de nous préciser le lieu que nous devions atteindre et de nous distribuer les cartes nécessaires. Je me mis aussitôt à calculer la route à suivre. Guadalcanal SI trouvant dans un chapelet d'îles, ne devait pas être difficile à trouver ! L'enseigne de vaisseau Junzo Sasai, adjoint au chef d'escadrille et mon supérieur direct, nous donna un briefing spécial avant de monter dans notre carlingue. Il parla avec une gravité inaccoutumée.

- Les chasseurs américains qui se trouvent au-dessus de Guadalcanal, viennent de porte-avions, constituant le soutien des forces de débarquement. Ce sont donc, probablement, des appareils normaux de la marine, et non des appareils de l'armée, amenés spécialement pour cette opération. C'est la première fois que nous en rencontrerons. Soyez très prudents. Ne perdez jamais mon avion de vue!

Des chasseurs de porte-avions ! La nouvelle m'électrise. Il y a longtemps que je souhaite les aborder. La chance s'en offre aujourd'hui. Je pilote des chasseurs depuis six ans et totalise plus de 3 000 heures de vol. J'ai participé aux attaques contre les villes chinoises Tchong-king, Tchengtou. Lantchéou, et plusieurs autres. Depuis le début de la guerre du Pacifique, j'ai combattu aux Philipinnes et aux Indes Néerlandaises.

Jusqu'ici j'ai abattu 56 avions ennemis, ce qui me classe parmi les as de l'aviation navale; mais Je n'ai jamais rencontré d'appareils de porte-avions. Les pilotes de ceux-ci subissent un entraînement très poussé pour pouvoir décoller de leurs ponts étroits et y atterrir. Les nôtres sont les meilleurs de toute l'aviation. Il doit en être de même chez les Américains.

- Nous verrons bien comment ils se battent, me dis-je. Nous partons à 8 heures et nous formons par trois en prenant de l'altitude, puis nous gagnons nos postes d'escorte au-dessus et en arrière des bombardiers. Ceux-ci sont au nombre de 27 et nous 18, ils volent à environ l 500 mètres d'altitude. Je conduis la 2e section de la 2e escadrille de chasse.

Nous nous dirigeons vers le Sud en suivant la chaîne des Salomon. Un peu avant midi nous apercevons Guadalcanal et la rade de Lunga. Il y a quelques nuages vers 4 000 mètres mais, au-dessus et au-dessous, le ciel est parfaitement clair. Nous redoublons d'attention et ne tardons pas distinguer la silhouette des navires ennemis.

La rade semble en être couverte. Jamais je n'en ai encore vu autant au même endroit, bien que j' aie survolé nos convois de troupes à de nombreuses reprises. lors de nos premières opérations. Je ne peux m'empêcher d'admirer ces gens, au-dessous de moi, quoiqu'ils soient nos adversaires.

Un combat se livre devant nous. Ce sont les chasseurs qui nous précédaient d'environ dix minutes. Nous apercevons de brillantes lumières jaunes, particulières aux avions en feu, qui brillent comme autant d'étincelles. Sept ou huit trainées de fumée qui tombent vers le sol, tracent de gracieuses courbes dans le ciel. Ce sont des appareils qui s'abattent mais, à cette distance il est impossible de préciser leur nationalité. Ce combat se termine rapidement cependant. Nous ne voyons plus rien, ni ennemis, ni amis.

Constatant la disparition des chasseurs américains. nos bombardiers commencent à descendre, prenant de la vitesse en vue de leur attaque. Ils n'ont pas eu le temps de remplacer par des torpilles les bombes embarquées pour l'opération sur Rabi, et vont donc attaquer à haute altitude.

- Ça peut aller! me dis-je, bien que, contre des navires, il soit préférable d'employer des torpilles. Mais la disparition des chasseurs ennemis facilitera la besogne.

Pourtant, deux de ces chasseurs se manifestent soudain, se dirigeant vers nos bombardiers. Je pique pour les prendre à partie et ils s'écartent rapidement. Je dois faire un effort sur moi-même pour ne pas les poursuivre, en me rappelant les instructions données par notre chef avant le décollage. Me mordant les lèvres de dépit, je regagne mon poste dans la formation. Devant nous, les bombardiers paraissent embarder légèrement à mesure qu'ils larguent leurs projectiles. Ceux-ci couvrent toute l'étendue du convoi, peu, cependant, semblent toucher des buts. Nous distinguons environ 80 grands navires, d'innombrables embarcations font la navette avec la plage, laissant sur l'eau de brillants sillages qui paraissent autant de traits donnés par le pinceau d'un artiste géant mais invisible. Le débarquement n'est pas vieux de plus de cinq ou six heures, mais, à mon grand étonnement. des canons anti-aériens tirent déjà de l'île. A ce qu'on nous a dit, il faut près d'une semaine pour achever le déchargement d'un convoi de trente navires. C'est le temps mis par notre armée lors du débarquement à Soerabaya, en mars dernier. Or, les Américains ont opéré avec une rapidité infiniment plus grande. Je n'en crois pas mes yeux! Je sens, intuitivement, qu'ils constitueront de très rudes adversaires.

Les bombardiers ont fait demi-tour et se dirigent vers Tulagi. Nous nous reformons autour d'eux. Jusqu'ici je n'ai pas encore tiré une seule balle!

Tout à coup, des chasseurs assaillent la formation par te haut. Dès les premières rafales nous réagissons, nous dispersant dans toutes les directions pour nous sous-traire à. l'attaque. Je pousse fortement sur le manche et, ce faisant, observe plusieurs appareils qui piquent vers le sol, en laissant des traînées de fumée noire. Je parviens à éviter les chasseurs américains mais perds de vue mes deux ailiers.

J'en éprouve une vive contrariété et manoeuvre pour les retrouver. Très au-dessous de moi, j'aperçois trois Zéros, poursuivis par un seul ennemi. Ils essayent désespérément de lui échapper mais il se maintient derrière eux avec obstination. J'ai le sentiment qu'il s'agit de mes deux camarades : Hatori et Yonekawa, plus un autre pilote. L'appareil américain est d'un type que je ne connais pas encore, probablement un Wildcat F 4 F Grumman, dont on nous a parlé. Il parait conduit par une main très habile. Mes pilotes ont besoin d'aide... et tout de suite. Je mets pleins gaz, élonge l'appareil de mon chef d'escadrille, fais un signal à l'enseigne Sasai et poussant sur le manche, je pique vers le bas.

Pas une seconde n'est à perdre. J'ouvre le feu sur le chasseur américain alors que j'en suis encore à plus de mille mètres. Je ne peux lui causer beaucoup de mal à pareille distance mais j'obtiens le but recherché. Dès que le pilote américain prend conscience de ma présence, il abandonne la poursuite des trois Zéros et vire sur l'aile pour me faire face.

Effectivement, il est fort habile. Pendant que nous effectuons des acrobaties, je constate que son appareil a des performances supérieures à tous les chasseurs que j'ai rencontrés jusqu'ici, américains, hollandais ou chinois. Mais ma longue expérience du combat aérien finit par me donner le dessus. Comme je l'ai toujours fait dans le passé, je sors mon Leica et prends un instantané de l'avion en me rapprochant de lui par l'arrière. Je possède ainsi environ 70 photographies de terrains d'aviation ou d'appareils, tant en vol qu'au sol. Ceci fait, je poursuis mon attaque. Je me rapproche du Grumman par la gauche, sous l'angle de tir le plus favorable. Son pilote paraît alors comprendre qu'il ne peut l'emporter sur moi et se met à fuir à toute vitesse en direction de Lunga. Persuadé qu'il est en mon pouvoir, je décide de l'achever uniquement avec mes mitrailleuses de 7,7 mm. Je déconnecte donc la mise de feu de mon canon de 20 mm et me rapproche. Je tire 500 ou 600 balles directement dans sa carcasse mais, pour quelque raison étrange, il ne tombe pas et continue à voler. Je m'en étonne, car je n'ai jamais vu pareille chose et me rapproche encore au point de pouvoir presque le toucher de la main. Je constate alors que la queue et le gouvernail sont en lambeaux, semblables à un chiffon déchiré. Pas étonnant que le pilote ne soit plus en mesure de continuer le combat! Pendant que je l' examine, mon appareille dépasse. J'ouvre la verrière de mon habitacle et me retourne pour regarder. L ' Américain est grand, avec un visage ovale, des cheveux blonds. Nous nous contemplons pendant des secondes qui paraissent interminables. Jamais je n'oublierai la curieuse impression que j'éprouve lorsque nos yeux se rencontrent.

Tout en l'observant très attentivement, je fais un geste de la main, comme pour dire: " Viens donc, si tu l'oses! " Il se trouve maintenant derrière moi, en bonne position pour m'attaquer. Mais il est sans doute gravement blessé. Prenant le manche avec la main gauche, il semble me supplier: " Épargne-moi! ", avec la droite. Je coupe les gaz pour repasser derrière lui. Le moment est venu d'en finir. Cette fois, je me sers de mon canon. Je vois les projectiles exploser sur toute sa longueur. Il pique vers le bas. Bientôt je distingue Un parachute qui s'ouvre et qui dérive vers Guadalcanal. Je le perds de vue peu après.

Plus tard, en me rappelant les détails de ce combat, j'ai le sentiment de m'être montré impitoyable en détruisant ce Grumman. Mais, sur le moment, après avoir vu son comportement avec mes camarades, je n'avais d'autre pensée que de lui administrer le coup fatal. Si le pilote est mort, j'aimerais pouvoir dire à sa famille qu il s'est vaillamment battu...

Le combat terminé, je constate que je vole à une altitude bien trop basse pour ma sécurité. Je rassemble mes ailiers. aussi rapidement que je le peux, me découvrant le visage en m'approchant de chacun d'eux, pour me faire reconnaître. Ils paraissent ravis de constater que je suis indemne. Nous remontons à 4 500 mètres en traversant les nuages, A peine y sommes-nous parvenus que des balles traceuses défilent autour de nous. Elles viennent de l'arrière, sur la gauche. L'une d'elles frappe mon habitacle, pratiquant un trou large comme mon poing, juste derrière ma tête. Je viens d'échapper de peu. Apparemment, un bombardier en piqué Douglas, bi-place, nous a suivis pendant notre remontée. Se dissimulant dans les nuages, il nous a attaqués dès que nous en sommes sortis. Nous montons en chandelle et virons sur l'aile pour l'assaillir à son tour, par l'arrière et au-dessus. Dès la première rafale, il tombe, échappant au contrôle de son pilote.

Nous nous reformons et nous dirigeons vers le centre du combat. A environ six milles sur l'avant, au-dessus de ce qui semble être Tulagi, j'aperçois un groupe de huit avions ennemis. Ma vue est exceptionnellement bonne, ce qui me donne le précieux avantage de pouvoir repérer et identifier l'adversaire alors qu'il ne me distingue pas encore.

" Des zincs américains! " annoncé-je à mes ailiers. Je reconnais leur nationalité à leur formation : deux sections de quatre, à l'altitude d'environ 5500 mètres. S'ils avaient conscience de notre présence, ils seraient immédiatement à l'attaque, en profitant de leur altitude supérieure. Mais il semble qu'ils ne nous aient pas vus venir sur leur arrière. S'ils veulent combattre, pensé-je, ils vont rompre cette formation. Mais non! Ils resserrent encore leurs intervalles. Ils ne doutent, donc, pas de notre approche. Une magnifique chance s'offre à nous! Si je peux abattre deux appareils de chaque section en les prenant par l'arrière et par en dessous, mes ailiers disposeront du reste.

Je tire la manette des gaz au maximum, pour prendre toute ta vitesse possible. Peu importe si les autres Zéros ne parviennent pas à me suivre. La rapidité constitue l' élément primordial dans un engagement de ce genre, et je ne peux laisser perdre cette magnifique occasion. J'ai d'ailleurs de bonnes raisons pour adopter cette façon de faire. Il m'est déjà arrivé à plusieurs reprises de surprendre des formations ennemies par l'arrière et par en dessous. Chaque fois, j'ai réussi à abattre au moins deux avions dans ma première attaque. La première fois c'était au-dessus de Soerabaya où je descendis deux appareils hollandais, la deuxième et la troisième au-dessus de Port-Moresby, où mes adversaires étaient des Bell P-39.

La distance diminue régulièrement... 500, 400- 300 mètres. Je distingue alors tous les détails et m' aperçois que je suis tombé dans un piège. Juqu'ici je croyais avoir affaire à des chasseurs. Mais non! Il s'agit d'avions torpilleurs, d'Avenger. Pas étonnant qu'ils aient resserré leurs intervalles. Ils nous avaient vus et se rapprochaient pour se protéger mutuellement. Je me maudis pour ma stupidité. Maintenant je ne suis qu'à 90 mètres, je distingue nettement les tourelle et de chacune une mitrailleuse de 12,7 mm -seize en tout! -est braquée sur moi!

La suite

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