pointe de la Torche, 9h. Le soleil affleure l'horizon dans mon dos. Il fait très froid, une légère couche de givre recouvre le sable. Fidèle à sa réputation de spot d'excellence, la pointe est battue par de longues vagues. Un site mégalithique d'importance rend la pointe autrement plus attirante pour tous ceux que le surf laisse froid. J'en fais le tour, sans voir âme qui vive, du moins de près.

Près de là un site plus récent, celui de la chapelle de Tronoën et de son calvaire, le plus ancien de Bretagne, donne un écho sacré au dolmen de la pointe. Je reprend ensuite la route le long de la côte vers le musée de la préhistoire de Saint Guénolé. J'y suis vers 9h45, et me promène aux alentours en attendant la visite qui commence à 10 h comme l'indique le panneau sur la porte. Evidemment un 24 décembre à 10 h du matin par - 3°C, il n'y a pas foule autour de l'entrée à par moi. Je sonne plusieurs fois, puis convaincu qu'il n'ouvre que l'été je tourne les talons, quand le gardien ouvre la porte. Manifestement je l'ai sorti du lit ! Le musée est composé de deux grandes salles consacrées au paléolithique supérieur au mésolithiqueet au néolithique. Il y règne l'atmosphère qu'on ne trouve que dans des vieux musées, où les antiquités stockées dans les vitrines ont entamé le second cycle d'oubli de leur existence, celui qui a succédé à leur premier enfouissement dans le sol d'une demeure disparue, ou sous un dolmen. Parfois, des types dans mon genre viennent ponctuer cette seconde disparition d'un peu de chaleur apportée par l'admiration que révèle le regard étonné posé sur une pointe de flèche de silex admirable de finesse et d'équilibre, ou par l'intérêt porté à la lecture d'un panneau sur la répartition des menhirs dans le sud finistère datant d'avant 1950. Des fous dans ce genre le gardien doit les voir défiler, mais il se garde bien de donner son avis. Peut-être en a-t-il eu un le 31 décembre ! J'y vois pour la première fois des pièces collectées dans la grotte de Roc'h Toul, prés de chez moi, où je me suis rendu plusieurs fois dans mon enfance, sans me douter des trésors qui y furent déterrés.

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